“Il faut chérir votre instrument, lui donner un nom pour qu’il devienne votre ami.”

José Thérèse 

Harmonie du coeur

L’Atelier Mo’zar est né de la vision d’un homme : José Thérèse. Il voulait lutter contre l’exclusion sociale en utilisant la musique, qui a été sa passion depuis sa tendre enfance. Habitant de Roche Bois, l’un des quartiers les plus stigmatisés de Maurice, José Thérèse essaie un jour de changer les choses à sa manière : il lance en 1996 un projet de cours de musique pour les jeunes de la région.

Le modeste conservatoire qui allait devenir l’Atelier Mo’zar débute avec seulement six élèves, mais le projet se développe rapidement : en novembre 1999, vingt élèves reçoivent leurs diplômes des mains de personnalités de l’Union européenne.

Le conservatoire poursuit son petit bonhomme de chemin, prend de l’ampleur et, en décembre 2005, l’Atelier Mo’zar sort son premier album, “Teen’s Hope”, qui a redonné de l’espoir à des centaines de jeunes des quartiers défavorisés.

L’impact de l’Atelier Mo’zar au fil des années a été spectaculaire. Plusieurs élèves ont brillé à des examens de musique internationaux, d’autres ont pu poursuivre leurs études dans de prestigieuses institutions, dont le Berklee College of Music, Jazz à Tours, ou encore au Conservatoire national de Jazz à Paris.

L’Atelier Mo’zar a également eu l’opportunité de se produire sur des scènes internationales, notamment à Cuba, au Brésil ou encore à Madagascar. En février 2021, les élèves de l’Atelier ont même collaboré avec la U.S. Naval Forces Europe and Africa Band.

José Thérèse disait souvent aux enfants : “Il faut chérir votre instrument, lui donner un nom pour qu’il devienne votre ami.” Plus qu’une école de musique, l’Atelier Mo’zar est devenu une véritable famille où l’on enseigne l’amour, un centre où les enfants viennent partager leur passion, mais également leurs rires, leurs larmes, leurs rêves et l’espoir d’un avenir meilleur. Ici, on ne se contente pas de leur enseigner la musique : on les emmène à des concerts, ils participent à des masterclasses et ils ont l’immense privilège de côtoyer régulièrement des artistes de renom.

Malgré ces succès, l’Atelier Mo’zar a souvent été menacé de fermeture par manque de financement. La disparition soudaine de José Thérèse le 20 septembre 2014, à l’âge de 51 ans, terrassé par un œdème pulmonaire, fut un choc pour tous. Il s’occupait de tout et son départ a laissé planer un doute sur l’avenir de l’atelier.

En 2016, l’école fut vandalisée. La situation était critique et l’avenir de l’Atelier de plus en plus sombre et incertain. En désespoir de cause, l’association s’est tournée vers Lottotech pour l’aider à acheter un container pour l’école afin d’y abriter un gardien de nuit et se protéger des vols et d’autres activités illicites qui se passaient dans la cour.

Lottotech, qui avait pris la même année un engagement national pour la promotion du sport, de la culture et la lutte contre la pauvreté, lança un appel à projets. Valérie Lemaire, la directrice de l’Atelier Mo’zar, soumit son dossier sans toutefois trop y croire car, même si l’Atelier Mo’zar luttait contre la pauvreté à travers la musique, son projet restait flou, et elle trouvait que son association ne serait, aux yeux de Lottotech, qu’une petite association de quartier qui n’avait pas l’envergure nationale recherchée.

Valérie fut la première surprise de voir Lottotech montrer un intérêt pour son travail, et elle a défendu son dossier en y mettant tout son cœur pour réussir à le faire approuver.

Lottotech finança dans un premier temps l’achat d’instruments de musique pour l’école car, même si les enfants – issus pour la plupart de familles pauvres – sont animés par le feu sacré pour la musique, ils n’ont souvent pas les moyens de se payer un instrument.

La compagnie Lottotech ne s’est pas arrêtée à l’achat d’équipements de musique. Elle est restée aux côtés de l’Atelier Mo’zar depuis 2017, pour renouveler son soutien à l’association à chaque fois que cette dernière lui proposait un projet. C’est ainsi qu’en plus d’une participation régulière au budget de fonctionnement de l’Atelier, Lottotech a financé, entre autres projets et activités, la participation de l’Atelier Mo’zar au festival de Jazz de Cuba, les petits-déjeuners des enfants qui ont escaladé la montagne du Pouce pour jouer de la musique à l’occasion de la Journée de l’Environnement, la distribution de colis alimentaires aux familles des enfants fréquentant Mo’zar durant le confinement ou encore la participation de l’Ecole à “Mo’zar on the Road” en Italie (pour que les enfants puissent avoir une visibilité dans le but d’obtenir des bourses d’études). Lorsque 5 élèves de l’Atelier Mo’zar ont reçu une bourse de la prestigieuse Berklee College of Music de Boston, Lottotech a financé deux de ces bourses de sa poche.

Cependant, Lottotech ne fait pas que signer des chèques. La compagnie a aussi offert un encadrement, à travers notamment des ateliers de travail, pour que les enfants puissent améliorer et mieux mettre en œuvre leurs projets.

Pour Valérie Lemaire, les projets de l’Atelier n’auraient jamais pu se réaliser – ou alors difficilement – sans le soutien de Lottotech. Toutefois, elle trouve qu’il y a dans la relation qu’entretient Lottotech avec l’Atelier Mo’zar quelque chose de fort qui va bien au-delà de simples relations dites de CSR.

Le fait que les membres de l’équipe connaissent les prénoms des enfants, prennent régulièrement de leurs nouvelles et suivent leurs parcours respectifs lui fait chaud au cœur. Cela démontre un vrai intérêt de la part de Lottotech pour le travail réalisé par l’Atelier Mo’zar, dont l’ambition reste plus que jamais d’offrir aux enfants de Roche Bois un avenir meilleur et de continuer à faire vivre l’ultime œuvre de José Thérèse.

Valérie ne tarit pas d’éloges envers son partenaire. Ce qu’elle souhaite c’est que d’autres ONG puissent trouver leur Lottotech, un partenaire engagé et passionné qui leur permette, à eux aussi, d’avancer.